Si j’étais sans affect, je répondrai à ce thème imposé qu’ils n’existent plus ces vêtements d’autrefois. Le sujet serait réglé et “basta” l’écriture.
Antan, les vêtements ne se jetaient pas, l’enfant suivant en héritait, ou le cousin, ou le voisin, ou… je ne sais qui. Probablement qu’il existe encore quelque tissu utilisé en chiffon ou plus noblement ils composent partiellement un patchwork. Tous connaissaient bien le principe de récupération en ce temps-là, Madame détricote, Madame découd, Madame récupère les boutons, les fermetures éclairs…
La nostalgie de mon enfance me fait souvenance qu’ils sont en moi, ces habits-là ; promenade de printemps, la caresse du soleil sur ma peau, la robe bleue que j’aimais tant ; mes socquettes blanches, mes chaussures noires ; je saute, je gambade, je cours, je vire-volte.
Chaque étape de ma vie est associée aux souvenirs, ma surprise est de convenir que mes vêtements de gamine, d’enfant, d’adolescente en font partie.
J’ai cessé d’être une enfant ce jour où les habits ne furent plus ceux que je choisissais, mais ceux endossés pour les autres, pour paraître, n’être plus moi, mais une femme, une enfant déguisée en femme.
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