Séleina

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— Textes-courts — 028 —

Séleina

Aurora, la liberté par-delà la mort

Réflexion et inspiration : -
Principe : Texte poétique
Contrainte : -
Date : Avril 2014
Longueur du texte : 4701
Nombre de mots : 838


Moi, princesse Aurora qui avait découvert le brigand parmi les fleurs du jardin du Temple, je fus fauchée par la mort invoquée par ce pauvre hère agonisant, comme vengeance envers les exactions de mon père le maître d’arme royal.
Moi qui n’avais rien fait à ce brigand, je fus injustement cet instrument de la haine.
La mort apparut devant moi sous les traits d’une jeune fille aux cheveux noir charbonneux, vêtue de haillons noirs déchirés pendant de ses bras et de ses jambes en cristal adamantin, glaciale.
Elle me déclara :
—Toi Aurora insolente péronnelle, tu errera pour l’éternité dans les limbes des consciences de ceux qui t’ont aimée.
Et me voici dans les limbes ténébreuses arpentant ce labyrinthe sans fin jusqu’à ce que, épuisée et lacérée je rencontre Dédale l’architecte, il me déclara :
— Toi Aurora, j’ai eu ouï-dire la soif de rébellion qui s’incarne en toi ; suis le labyrinthe jusqu’à ce que tu découvres un tableau au cadre doré. 
En regardant celui-ci, il t’éclairera sur les pensées et opinions de tes proches te concernant ;
Rassure-toi, tu n’es pas loin de ce tableau.
Je continuais à errer dans le labyrinthe où apparurent sur le sol des morceaux de toile blanche que je ramassais un à un.
Enfin, j’arrivais à un endroit lumineux où m’apparut un cadre doré vide.
Soudainement, les morceaux de toile blanche s’échappèrent de mes mains et se reconstituèrent en un tableau devenu coloré qui s’enchâssa dans le cadre doré.
Je me plaçais devant lui en regardant en son cœur une scène funèbre qui s’anima.
J’y aperçu une crypte où mon père, ma mère, des princes et une jeune fille qui m’était inconnue déposait des fleurs sur la tombe où était inscrite l’épitaphe suivante :
— Ci-gît, la princesse Aurora l’érudite à jamais dans nos cœurs.
J’entendis la jeune fille inconnue prononçant une élégie à mon endroit ;
— Toi, ma sœur à laquelle j’ai été cachée pour ne point te perturber, toi qui étais promise au trône plus que moi ; moi Irridia, je réapparais, céans, pour t’honorer…
En moi s’interrompit cette élégie par une fureur qui m’envahit subitement et ayant pour objet le mensonge de ma famille envers cette sœur qui ne me ressemblait en rien.
Le tableau vivant se mis à briller d’une lumière intense laissant entrevoir des pouvoirs insoupçonnés qui se libèrent en moi.
Sitôt, j’invoquais Flora la déesse des fleurs :
— Toi Flora, donne-moi le pouvoir d’animer les fleurs déposées sur cette tombe.
Mon père, ma mère, ma sœur Irradia et les princes réalisèrent, éberlués que les fleurs, des chrysanthèmes, des œillets et arums se transformèrent en des lianes, lierres et chiendent vivaces qui s’enracinèrent dans la tombe de pierre et surgirent en s’agrippant à ma sœur capturée et qui fut en quelques secondes recouverte entièrement de ces vivaces.
Mes parents horrifiés tentèrent de l’arracher à ces plantes maléfiques sans succès, les liens étaient trop solides.
Puis, au bout de quelques instants, les plantes se délièrent et tombèrent en poussière.
Ma sœur réapparut, elle s’était métamorphosée en Aurora.
J’avais enfin quitté les limbes, royaume de la Mort pour renaître en ma sœur qui avait mes traits.
Un silence figea ma famille.
Je leur déclarais :
— Je suis à présent réincarnée et désormais, plus rien ni personne ne se mêlera de la vie d’Aurora ; vous allez payer pour vos mensonges et l’entrave envers mon amour tué dans l’œuf par toi mon père.
Je suis désormais immortelle et suivrais à jamais les chemins de mon cœur pour les érudites de ce temple où j’étais animée de passion pour une de ces savantes. »
— Père, mère, ne vitupérez point contre ma décision, elle est irrévocable sous peine de vous envoyer tous les deux à votre tour dans les limbes.
Mon père me répliqua :
— Ma chère fille, n’invoque point la Mort trop douloureuse à notre cœur, nous consentons malgré nous car, crois-le bien nous récusons cet amour que tu revendiques pour cette jeune fille Lopelia, car c’est d’elle dont il s’agit je pense et t’assurons de notre bénédiction.
Ma mère interloquée me demanda :
— Qu’est-il advenue de ta sœur ?
Je les rassurais :
— Voyez, je matérialise à nouveau, les chrysanthèmes, les œillets et arums ; son âme est contenue en ces fleurs et elle demeurera fleur à jamais, j’en ai décidé ainsi.
Je conservais ces fleurs et les offrit à Lopelia la jeune fille, savante entre toute, du temple que j’avais convoité.
Farouche, hésitante, elle les accepta finalement et me récompensa d’une vie à deux ; chacune, par ailleurs, poursuivant ses études.
Des années après, je deviens reine et elle ma dame de compagnie aux yeux du peuple, mais en secret, elle était ma concubine.
Tel était mon histoire moi revenue d’entre les morts, j’assouvis mon rêve d’amour royal.


 

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